Nigel Solvet

Arrivé au SO Cholet cet été en provenance d’Haguenau (N2), Nigel Solvet a gravi progressivement les échelons dans le monde amateur. À 25 ans, à force de travail, le Guadeloupéen se voit offrir la chance de prouver sa valeur en National avec beaucoup d’humilité. Comme il l’a toujours été depuis son arrivée en métropole, seul, à l’âge de 17 ans.

Depuis la reprise de cette nouvelle saison le 1er juillet dernier, Nigel Solvet est officiellement un joueur de football. Et seulement un joueur de football. « J’ai quitté mon métier en CDI pour tenter ma chance en National au SOC », explique t-il, d’une voix calme et posée. En effet, redouté des défenses de N2 l’an dernier (et pour cause avec 13 buts inscrits en championnat), Nigel s’est parallèlement construit sur le plan professionnel en Alsace où son talent a éclos. « J’étais encore il y a quelques semaines pilote de préparation de commandes dans la société de transports All Solutions, détaille-t-il. J’adorais mon métier. Je faisais aussi de la gestion de stocks, de la facturation. J’étais dans la vie active comme tout le monde. Là, ça me fait bizarre d’avoir des temps libres la journée », sourit-il.

Il quitte un CDI dans la logistique pour le SO Cholet

Franchir le pas n’a pas été chose simple. À 25 ans, quitter un CDI pour faire de sa passion son nouveau métier n’est pas forcément un choix évident. « J’arrive un peu sur le tard à un bon niveau. Mais c’était une opportunité à ne pas rater. Mon entreprise m’a aussi poussé et encouragé. Mes collègues me suivent dans mon parcours. Après réflexion, je me suis dit qu’il fallait que je tente ma chance. » Le SO Cholet a t-il été une destination de premier choix ? « Oui, répond-il sans hésiter. Il y avait Sète (promu en National) qui me voulait également et mon petit frère y joue désormais (Steeve Solvet). Mais le challenge du SOC m’a davantage plu. »

Le choc de la métropole

Il y a 8 ans, rien ou presque ne prédestinait Nigel à avoir un tel parcours de vie. Repéré par les recruteurs de l’Olympique de Marseille, il arrive en métropole à 17 ans avant d’effectuer un stage de 4 jours à Valenciennes. « Un choc, se rappelle le nouveau n°9 choletais. Le football n’avait rien à voir avec la Guadeloupe. Ici, tout allait très vite, trop vite. » Puis vient l’arrivée dans la foulée en Région parisienne à Drancy où il a posé ses valises pendant 2 ans. Un apprentissage difficile dont Nigel parle avec une certaine pudeur. « J’étais tout seul à mon arrivée, c’était très compliqué, confie-t-il. L’hiver, il faisait -4°C à l’entraînement le soir, j’étais le premier à aller sous la douche tellement j’avais froid. Je rentrais chez moi, je pleurais. Tout était différent de la Guadeloupe. C’était un autre monde. » L’Intrépide Sainte-Anne, où il a signé sa première licence à l’âge de 7 ans avant d’y jouer avec son frère Steeve, était bien loin.

Le regard dirigé vers l’Est

Mais à Drancy, Nigel joue deux ans en U19 Nationaux. Il progresse. Son chemin se tourne ensuite vers l’Est. Direction l’Alsace et Bisheim en N3. « Je me souviens que l’aventure là-bas a démarré difficilement. Je me suis blessé au genou lors de la première saison. Mais j’ai rebondi assez vite derrière et j’y ai joué 4 ans. » Repéré par Saint-Louis Neuweg, il y évolue pour la première fois en N2 lors de la saison 2017-2018 avant de signer à Haguenau en 2018. Son état d’esprit est loué. Sa polyvalence aussi. « J’ai joué longtemps sur un côté. C’est un poste que j’aimais beaucoup car j’aimais bien tricoter le ballon, dit-il en riant. Mais je me suis aperçu au final que ce n’était pas assez efficace pour le collectif. » Le poste d’avant-centre, le n°9, « là où tout le monde disait que j’allais finir », lui est finalement octroyé. Et les buts ont commencé à pleuvoir.

Attaquant polyvalent

La saison dernière, 13 réalisations sont venues récompenser ses efforts en championnat. « J’ai beaucoup plus joué avant-centre mais le coach m’a également fait jouer sur un côté. Moi, tout me convient, du moment que je joue. » Mais Nigel n’a pas échappé à la frustration de l’attaquant de pointe. Etre dos au jeu, prendre des coups n’est pas une partie de plaisir. « Du coup j’aime bien parfois m’excentrer pour toucher plus de ballons. » Et avoir plus d’espaces, là où ses qualités peuvent aussi s’exprimer.

L’humilité comme maître-mot

Avec le SOC, les ambitions sont légitimes mais le principal sera d’abord pour lui de s’adapter. « Je dois apprendre et travailler humblement pour me mettre au niveau. Bien sûr, je souhaite jouer au maximum et confirmer en National. La préparation se passe très bien pour l’instant, il y a un super groupe qui vit bien. On se découvre. »

Nigel sait qu’il devra batailler pour gagner sa place tout étant au service du collectif, une de ses valeurs chères. « Je n’oublie pas que je suis parti d’en bas, je n’ai pas fait de centre de formation. J’ai faim et je veux prouver, individuellement et collectivement. Je veux rendre fier aussi ma famille, mes parents qui m’ont toujours soutenu. Ils m’ont toujours encouragé pour ne rien lâcher malgré les difficultés. » Travail et humilité. Toujours. Nigel Solvet et le SO Cholet étaient faits pour se rencontrer.

 

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