Le Président du SO Cholet, Benjamin Erisoglu, se montre confiant pour la saison prochaine dans la continuité du projet du SOC. Le retour aux sources au stade Pierre-Blouen est notamment en bonne voie.
La Fédération française de football a annoncé que le championnat National reprendrait le 21 août prochain. Un soulagement ?
Benjamin Erisoglu : Oui car le football nous manque tous. Le pays a vécu une période extrêmement difficile, qui n’est pas encore totalement terminée. La priorité était de protéger notre santé. Il faut continuer à prendre soin de nous et de nos proches. Maintenant, nous pouvons aller de l’avant en espérant que l’on retrouvera une vie à peu près normale dans quelques semaines. En tout cas, je suis impatient de retrouver les terrains, nos supporters, les jeunes, les éducateurs et tous les bénévoles du SOC.
L’effectif de l’équipe première est fortement renouvelé. Pour quelles raisons ?
C’est une décision que nous avions prise avant le confinement et l’arrêt du championnat début mars. Nous sommes un club formateur qui sert également de tremplin vers le haut niveau. Nous arrivions en fin de cycle avec notre effectif. Certains joueurs cadres ont eu des propositions d’autres clubs d’un niveau supérieur. Nous n’avons pas le statut professionnel, donc il est difficile de retenir des joueurs convoités, d’autant que le SO Cholet n’a pas pour politique de freiner la carrière des joueurs. Donc dans l’intérêt de toutes les parties, nous avons trouvé des accords pour qu’ils puissent partir et relever de nouveaux challenges.
« Nous voulons bâtir une équipe, pas une somme d’individualités »
La crise sanitaire a-t-elle eu un impact ?
Disons que cela a accéléré le processus que nous avions engagé. Ce n’est pas une décision contrainte, mais bien un raisonnement réfléchi. Lorsque l’on dirige un club de football, il y a de nombreux paramètres à prendre en compte. L’avis de notre entraîneur, Stéphane Rossi, a aussi été déterminant. Aujourd’hui, nous continuons notre développement qui consiste à former nos jeunes, dénicher des pépites dans les divisions inférieures, recruter également de bons éléments de National et relancer des joueurs qui ont évolué au niveau professionnel.
Comment cela va se traduire sur l’effectif ?
Nous sommes en train de bâtir une équipe, pas une somme d’individualités. Je ne dis pas que notre équipe était totalement individualiste jusqu’ici, mais globalement nous n’agissions pas comme une vraie équipe. Nous avons décidé de nous orienter vers des joueurs qui ont faim, en pleine progression, et qui ne s’appuient pas forcément sur un CV ronflant. Nous allons garder des joueurs comme Seba, Doumbia et Mboumbouni qui ont chacun le niveau pour progresser chez nous et aller encore plus haut. Surtout avec notre coach Stéphane Rossi qui connaît très bien ce championnat. Nous sommes en train de faire un recrutement intelligent. Le mercato est loin d’être terminé, il y aura au moins une ou deux surprises. Notre équipe sera compétitive pour jouer les premiers rôles, j’en suis certain.
« Nous avons de nombreux atouts »
Les ambitions du SOC sont-elles malgré tout intactes ?
Oui. Notre budget sera réduit de manière importante, avec une baisse d’environ 30%, mais nous maintenons le cap de nos ambitions. Je le répète, c’est quelque chose qui était prévu. En National, les grands favoris ne sont généralement pas ceux que l’on retrouve dans l’ascenseur pour la Ligue 2 en fin de saison. Pau et Dunkerque, qui viennent de monter, n’avaient pas des gros budgets. Mais ils ont su travailler intelligemment. Ces clubs-là sont des exemples. Nous allons nous en inspirer tout en créant une philosophie propre au SO Cholet car nous avons de nombreux atouts.
Vous avez émis le souhait de vous appuyer davantage sur la formation. Cela sera le cas dès la saison prochaine ?
Nous allons là aussi accélérer l’éclosion de jeunes joueurs issus de notre formation. Dès la préparation, 8 joueurs seront intégrés au groupe National. Chez nous, la formation n’est pas un vain mot. Depuis mon arrivée en 2014, de nombreuses choses ont été mises en place pour former nos jeunes vers le haut niveau. La saison prochaine, les U17 évolueront en National, c’est une excellente nouvelle pour l’avenir. Nous avons des éducateurs très compétents, passionnés par le football. L’avenir de notre club passe par notre jeunesse. Et c’est toujours une fierté immense de voir évoluer des garçons du cru en équipe première.
Retrouver le chaudron de Pierre-Blouen
Les supporters peuvent donc être rassurés pour l’avenir ?
Plus que jamais. Bien sûr, ils voient des joueurs importants et connus quitter le club actuellement. Ces joueurs nous ont permis de nous pérenniser en National et je les en remercie. Nous allons entamer notre 4e saison à ce niveau. Nous avons accumulé de l’expérience, c’est important pour le développement du club. Désormais, nous construisons une nouvelle équipe, avec un excellent entraîneur à notre tête. Notre nouveau visage va plaire à nos supporters. D’autant qu’une autre décision destinée à perpétuer l’histoire de notre club centenaire est en train d’être étudiée.
Laquelle ?
Nous voulons revenir à Pierre-Blouen pour retrouver notre chaudron. Ce stade, c’est une grande partie de l’histoire du SOC. Cela correspond aussi à une demande populaire de nos supporters. La pelouse du stade omnisports est toujours magnifique au mois d’août mais se dégrade très vite au cours de la saison. Comme tout le monde le sait, nous avons globalement un manque d’infrastructures pour le haut niveau à Cholet. Nous voulons une équipe qui joue au ballon, alors c’est certain que le stade omnisports n’aide pas.
Quand le club souhaite-t-il ce retour à Pierre-Blouen ?
Dès la saison prochaine. Nous sommes actuellement en pourparlers avec la Fédération française de football à ce sujet. Nos supporters pourront de nouveau être proches du terrain, proches de leurs joueurs afin de créer une atmosphère formidable. Nous les remercions d’ailleurs pour leur soutien sans faille ces dernières années. Nous avons besoin d’eux pour atteindre nos objectifs.
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