Alors que la 7ème journée de championnat approche avec la réception de l’US Concarneau vendredi au stade Omnisports (19h30), notre néo milieu de terrain Simon Gbegnon s’est confié sur son arrivée au sein du SO Cholet. L’international togolais (29 ans) s’est également exprimé sur l’ensemble de son parcours ainsi que la rencontre qui attend son équipe. Entretien.
Simon, peux-tu nous décrire ton parcours qui t’a emmené jusqu’ici ?
« Je suis originaire d’Angers, où j’ai commencé ma formation au sein du club de La Vaillante. Après, je suis parti en région nantaise où j’ai évolué avec les clubs de Rezé et de la Chapelle-sur-Erdre jusqu’en seniors, on évoluait en DH à l’époque. Puis, j’ai rejoint l’USJA Carquefou en 2013 où j’évolue avec l’équipe réserve en DH également tandis que l’équipe première était en National. Petit à petit, je commençais à m’entraîner avec l’équipe première mais il y a eu par la suite le dépôt de bilan du club. A l’été 2015, je rejoins le club du SAS Epinal avec lequel je devais initialement jouer en 4ème division. Finalement, le club est maintenu en National et j’effectue deux saisons à ce niveau au sein du club. J’ai ensuite eu la proposition de l’AS Béziers et j’ai préféré les rejoindre pour poursuivre ma carrière. C’était alors ma troisième saison consécutive en National, et on termine vice-champion ce qui nous permet d’accéder à la Ligue 2. J’ai signé mon premier contrat professionnel là-bas, et je garde de très bons souvenirs de cette saison en deuxième division. Par la suite, j’ai voulu découvrir l’étranger et c’est pour cela que j’ai rejoint le CD Mirandes (2ème division espagnole) pour la saison 2019/2020. C’était une très bonne expérience, avec une culture du football différente que celle en France, mais je n’ai pas réussi à m’imposer. Lors de la trêve hivernale, j’ai reçu une offre du Dinamo Tbilissi qui est le club phare de Géorgie et qui évolue en première division. Je suis parti découvrir ce nouveau pays et ce championnat, avec l’objectif de remporter tous les trophées nationaux. J’ai alors passé deux saisons et demie là-bas avant de rejoindre le SOC au début du mois. »
Pourquoi est-ce que tu as fait le choix de rejoindre le SO Cholet ?
« Déjà, j’avais la volonté de revenir en France après avoir effectué ces deux expériences à l’étranger. Le SO Cholet est un club avec lequel j’étais en contact depuis mon départ de l’AS Béziers. Je sais qu’ils me suivait et qu’ils avaient la volonté de me faire venir, alors quand mon contrat en Géorgie s’est terminé ça m’a paru comme une évidence de venir ici. Ça me permet de revenir dans un championnat que je connais et au sein duquel je vais effectuer ma 4ème saison. Il y a beaucoup de belles équipes. De plus, j’avais gardé une bonne image du club puisque je les avais déjà affronté dans le passé et c’est une équipe qui m’avait laissé une bonne impression. Je savais à quoi m’attendre en venant ici. »
On sait que tu as l’avantage d’être polyvalent, mais est-ce que tu as un poste préférentiel ?
« Honnêtement, je n’ai pas de préférence entre le poste de milieu défensif et défenseur central. C’est deux postes que j’apprécie, et généralement le coach me place en fonction de sa vision du jeu. En fonction du système et de l’animation, je peux être utilisé de différentes façons et ça c’est quelque chose qui varie en fonction de chaque entraîneur. »
Quels sont tes points forts dans ton jeu ?
« Je pense que j’ai la capacité à répéter les efforts, avec une endurance importante. Je suis plutôt à l’aise dans les duels aériens aussi. Je dirais également que j’ai une bonne qualité de relance balle au pied, et que je suis un joueur qui est à l’aise avec le jeu long. »
Qu’est-ce que tes deux expériences à l’étranger t’ont apporté ?
« En Espagne, j’ai beaucoup appris tactiquement. En revanche, je n’ai pas trouvé de différences significatives d’un point de vue physique ou technique, puisque ce sont des domaines sur lesquels je trouve que la France se situe bien. Par contre, j’ai ressenti plus de passion et d’engouement en Espagne. J’ai souvenir de matchs où les supporters venaient nous voir jouer à l’extérieur malgré la pluie et les tribunes non-couvertes, c’est quelque chose qui m’a marqué. En Géorgie, j’ai appris à travailler au sein d’un club particulièrement exigeant. Etant donné qu’on se retrouvait dans la posture de favoris, on était vraiment l’équipe à battre. Ca nous obligeait à être performant, puisque chaque équipe que l’on affrontait était extrêmement motivée à l’idée de nous renverser. Lorsque l’on gagnait un match, on se projetait directement sur le match suivant. A l’inverse, si on perdait, alors c’était la fin du monde (rires). »
Tu es international togolais, selon toi qu’est-ce que ça fais de représenter son pays ?
« C’est une grande joie. Je me souviens encore de ma première sélection lors d’un match contre la Lybie. Entrer sur la pelouse et entendre l’hymne nationale, ça me donnait des frissons ! C’est quelque chose d’incroyable, qui est difficile de décrire par les mots. Ce sont des souvenirs qui resteront gravés. »
En ce qui concerne l’actualité et la prochaine rencontre en championnat, comment est-ce que le groupe aborde cette rencontre face à l’US Concarneau ?
« Ce que je remarque depuis que je suis arrivé, c’est que le groupe est sérieux. Chacun connaît l’objectif et le plan de jeu qui est demandé par le coach. On sait que l’US Concarneau est une équipe performante, on l’a vu lundi dernier. Pour autant, je pense que chaque match de National est différent. Il faut rester concentrer sur ce que l’on doit faire nous, en faisant abstraction du niveau de l’adversaire. »
Pour en revenir à notre passion commune, peux-tu nous dire si tu as un joueur préféré et lequel ?
« Franchement, je n’ai pas de joueurs préféré, j’essaye juste de faire du Simon Gbegnon (rires) ! J’ai mon propre style et je n’essaye pas d’imiter tel ou tel joueur. Après bien-sûr il y a eu des joueurs que j’ai apprécié voir jouer. Je pense à Ronaldinho par exemple, même si ce n’est pas du tout mon poste (rires). »
Quel est le coéquipier qui t’a le plus impressionné dans ta carrière ?
« Je vais dire le grand Emmanuel Adebayor avec qui j’ai joué en sélection du Togo. Même si c’était sur la fin de sa carrière, on sentait que c’était différent lors des entraînements où il était présent. Même en match, quand on jouait avec lui, l’équipe adverse ne nous regardait pas de la même façon. Sa présence suffisait à être importante. »
Quel est l’adversaire qui t’a le plus marqué ?
« Riyad Mahrez lorsque j’ai joué contre l’Algérie. Je me souviens de sa qualité de crochet, c’était impressionnant. Même quand tu ne te jettes pas, sa façon d’effectuer son geste est spéciale. Tu le regardes et tu te dis « ah ouais, ça glisse bien » (rires) ! Il est excentré mais il entre souvent dans l’axe avec beaucoup de facilité. Après, je pense aussi à un joueur géorgien que j’ai affronté en championnat avec le Dinamo Tbilissi, c’est Khvicha Kvaratskhelia. Il vient d’arriver à Naples en Serie A, et il m’avait marqué par ses qualités en un contre un. Il a une grande capacité d’élimination, en Géorgie il est considéré comme le Mbappé du pays. Je pense qu’il va devenir un très très bon joueur. »
Enfin, peux-tu nous dire quel est ton meilleur souvenir dans le football ?
« Sans hésiter, je vais répondre la montée en Ligue 2 avec l’AS Béziers ! L’ensemble de la saison reste un grand souvenir puisque l’on est passé par des moments difficiles. Mais le dernier match était particulier, puisque lors du coup d’envoi nous étions troisième derrière Grenoble. On l’emporte 4 buts à 1 face aux Herbiers que l’on condamne à descendre en National 2. C’était à la fois un moment de joie mais aussi de tristesses puisque j’avais des ex-coéquipiers qui jouaient aux Herbiers à ce moment-là. Notre rencontre se termine avant celle de Grenoble, donc dès la fin du match on a suivi leur résultat. On s’aperçoit qu’ils sont entrain de perdre, et qu’on passe à la deuxième place. C’était exceptionnel ! »
Merci à Simon pour cet échange et bon courage à lui pour le match de vendredi !
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