Mannai

Utilisé à 5 reprises par Stéphane Rossi depuis le début de la saison, Faïssal Mannai (24 ans) a fait son retour sur les terrains en entrant en jeu à Bastia lundi dernier après ses 3 matchs de suspension purgés suite à son carton rouge écopé à Challans en Coupe de France. Déterminé, il entend bien faire bouger progressivement la hiérarchie pour grappiller du temps de jeu.

4 octobre 2019, Gazelec Ajaccio – SO Cholet. Pour la première fois de sa jeune carrière, Faïssal Mannai est dans le groupe d’une équipe de National, le 3e échelon du football français. Cette convocation, Faïssal l’apprend de la bouche de Nenad Zekovic, alors adjoint d’Erol Malkoc, au téléphone. « Il m’a demandé : « tu veux manger quoi avant le match ? » J’ai compris tout de suite. J’étais super content, d’autant que j’avais commencé la saison en réserve. » Deux apparitions seulement, en effet, avant de grimper avec l’équipe première à l’entraînement. Deux semaines plus tard, l’ancien coach choletais le cochait dans son groupe de 16 joueurs amené à se déplacer en Corse. « En plus, c’était le Gazelec Ajaccio, ce n’est pas rien. Je suis un amoureux du football, passionné, donc aller jouer là-bas signifiait quelque chose. »

Passages en Italie et dans l’élite tunisienne

Une juste récompense pour le jeune homme, né à Nantes le 3 février 1996. Car avant de s’asseoir sur le banc visiteur du stade Ange-Casanova, Faïssal avait déjà bien vadrouiller…et pas seulement en France. « À 17 ans, je suis parti faire un essai à Grenoble. Il y avait des recruteurs italiens. J’ai été repéré et j’ai signé en 5e division italienne. » L’aventure tournera rapidement court, de sa propre volonté. « Mon cousin avec qui j’ai grandi jouait en D1 tunisienne. Je l’ai suivi et j’ai signé un premier contrat professionnel de 5 ans. » Énorme pour un joueur de son âge. « Mais je ne me suis pas rendu compte de ce que c’était. J’ai adoré joué là-bas à la JS Kairouanaise. J’ai beaucoup aimé cette période. Mais je voulais réussir en France. » Après 13 apparitions dans l’élite tunisienne, le fan d’Hatem Ben Arfa décide de traverser à nouveau la Méditerranée. Direction Montceau-les-Mines en Nationale 2. Mais les aléas du football vont venir freiner sa trajectoire.

Une blessure freine sa progression

Comme Neymar quelques années plus tard, Faïssal Mannai se fracture le 5e métatarse. Une fois. Puis deux. Une rechute qui le tient éloigné des terrains pendant plus de 8 mois. En deux ans, il effectue tout de même 18 apparitions (8 titularisations) dans le club de Saône-et-Loire, mis en lumière en 2007 par un parcours incroyable en Coupe de France (1/2 finale après avoir sorti notamment Bordeaux et Lens). C’est à ce moment qu’il décide d’effectuer un retour aux sources dans sa région. Il pose ses valises à la JSC Bellevue. « C’est là que j’ai rencontré Loutfi Zebidi, l’entraîneur qui m’a remis en selle. Je ne le remercierai jamais assez. »

En R1, Faïssal effectue une saison remarquable. Soin entraîneur lui accorde sa totale confiance. Le joueur se libère, ne joue plus contre-nature. « J’ai un style de jeu atypique. J’ai besoin d’avoir le ballon, de provoquer, d’éliminer. Jouer en 1 ou 2 touches de balles tout le temps, ce n’est pas mon football. Loutfi m’a laissé m’exprimer. J’ai repris confiance, j’ai besoin de sentir le soutien du coach. Il m’a donné beaucoup de force. »

Rapide intégration en National

En fin de saison, alors qu’il est sollicité par Challans (N3), il fait un choix stratégique en optant pour le SO Cholet et son entraîneur Elvis Dufraiche qui le suivait depuis plusieurs années. « Je me suis dit : OK, je signe dans un premier temps pour jouer avec la réserve, mais si je suis vraiment bon, il y a peut-être la possibilité d’intégrer le groupe de l’équipe première. Après tout, il était temps de tenter ma chance. » Clairement, le bon choix. Au bon moment. Puisqu’après donc deux matchs en réserve, il intègre le groupe National. Qu’il n’a plus quitté depuis.

Ses 7 apparitions la saison dernière avec le maillot rouge et noir ont convaincu les dirigeants choletais de lui offrir un contrat pour cette saison 2020-2021. Désormais, il fait partie intégrante de l’équipe de Stéphane Rossi. « Je suis dans la rotation. Forcément, j’ai envie de montrer plus. Mais dans ce cas, c’est à moi d’être meilleur tout simplement. Je pars toujours du principe que le meilleur joue. Je me remets toujours en question pour convaincre le coach Rossi. Si je ne joue pas, c’est que c’est mérité.  » 

« C’est à moi d’être meilleur pour jouer »

Ainsi, Faïssal travaille dur aux entraînements pour montrer ses qualités. Tout en faisant le « travail invisible » nécessaire en dehors du rectangle vert, que ce soit au niveau du sommeil ou de l’alimentation, ce qu’il n’a de son propre aveu pas toujours fait quand il était plus jeune. « Même si je ne joue pas, je dois être au niveau pour aider mes coéquipiers à l’entraînement car eux, ils vont être sur le terrain. Ils ont besoin que je sois présent pour devenir meilleurs. C’est comme ça que je le vois. Par exemple, sur le terrain, je travaille toujours au maximum défensivement, il est hors de question de laisser mon latéral défendre tout seul. Je considère que dans notre équipe, nous sommes tous des frères. On se bat ensemble. Alors je dois tout donner pour être meilleur pour moi mais aussi pour mes coéquipiers. »

Ce soir, face à Annecy, Faïssal Mannai entend bien, s’il en a l’occasion, apporter ce petit plus qui permettrait à son équipe de retrouver la victoire après deux revers consécutifs. Son potentiel, immense, ne demande qu’à s’exprimer avec un supplément d’efficacité.

Tags:
  • Facebook
     
  • Instagram
     
  • Twitter
     
  • Youtube
     
  • Linkedin
     

Vous connecter avec vos identifiants

Vous avez oublié vos informations ?